L’ortie, une plante aux multiples facettes
- viaagro
- 9 nov. 2015
- 3 min de lecture
L’ortie (urtica dioica) est une plante que l’on considère bien souvent comme une mauvaise herbe. On l’enlève parce qu’elle est envahissante avec ses rhizomes et ses nombreuses semences, mais aussi à cause de ses nombreux poils urticants. Pourtant, cette plante mérite que l’on lui laisse une place autant pour son utilité au jardin, en tant que plante médicinale, ainsi que son utilisation culinaire.

Au jardin :
L’ortie est extrêmement riche en azote, en fer et autres minéraux. (à l’exception du phosphore dont elle est peu pourvue)*. Cela en fait un engrais d’excellente qualité, notamment pour vos tomates et vos concombres. On peut le préparer en purin ou en décoction.
Purin : Remplir un baril ou une grosse chaudière d’ortie sans trop tasser. Il est conseillé de mettre l’ortie dans un sac de jute ou une taie d’oreiller pour faciliter la filtration, car cette plante devient très gluante. Mettre de l’eau jusqu’à couvrir les végétaux. Par la suite, il suffit de mélanger tous les jours jusqu’à la fin de la fermentation. En effet, celle-ci devrait commencer à environ 2 jours après le début avec l’apparition de bulles et finir environ 10 à 15 jours plus tard selon la température avec la fin des bulles. Il est à noter que le mélange va dégager une très forte odeur typique du purin d'ortie et qu’il est préférable de le faire à l’extérieur pour cette raison. Une fois la fermentation finie, filtrer votre purin. Il se conservera plus longtemps ainsi, même s’il vaut mieux l’utiliser dès qu’il est prêt. Pour le conserver, verser votre purin concentré dans des pots massons avec des couvercles de plastique. Si vous les gardez sans contact avec l’air, à l’ombre et au frais et que vous filtrez une nouvelle fois au bout de quelques semaines, il est possible de le conserver quelques mois.
Le purin peut être utilisé comme fertilisation à raison d’une dilution de 1/30 à 1/40 selon les différentes sources. À appliquer au sol directement. Il peut aussi être utilisé en vaporisation pour renforcer les plants et éloigner certains insectes, notamment le puceron. Dans ce cas-là, faites une dilution de 1/10 et appliquer sur le feuillage. Bien sûr, il faut prendre garde à éviter d’en mettre sur le feuillage des plantes très sensibles aux maladies fongiques. En effet, un feuillage mouillé favorise leur apparition. De plus, on évitera d’en appliquer sur les fruits qui seront récoltés à cause du goût que cela pourrait leur donner.
Décoction et macération : Il est possible d'en faire une décoction ou une macération qui sera moins efficace niveau fertilisation, mais plus rapidement disponible pour stimuler les défenses des plantes. Pour la décoction, hachez grossièrement l’ortie et la faire bouillir durant 30 minutes. Pour la macération, laissez la plante tremper 1 ou 2 jours dans de l’eau froide. Dans les 2 cas, n’oubliez pas de filtrer avant utilisation. Les préparations ne se conservent pas et on utilise les mêmes dilutions que pour le purin.
Que ce soit en purin ou en décoction, les résidus d’orties peuvent être utilisés en tant qu’activateurs de compost.
*Note : Il serait intéressant de savoir la concentration contenue dans les différentes préparations. Plusieurs sources mentionnent que cela peut varier selon la saison, le moment de récolte ainsi que son lieu de culture.
En cuisine :
Toutes les parties de la plante sont consommables. Mais il est préférable d’utiliser les feuilles des jeunes pousses qui sont plus facilement digestibles. On les utilise comme on utilise les feuilles d'épinards. Un potage d’ortie est un délicieux plat à rajouter à son menu au printemps!
Utilisation médicinale :
En phytothérapie, ce sont surtout les feuilles et les sommités fleuries qui sont utilisées. Elle stimule le métabolisme grâce à la grande quantité de minéraux qu’elle contient. Puisqu’elle contient beaucoup de fer et de vitamine C, elle est particulièrement efficace pour lutter contre l’anémie. De plus, l’ortie peut augmenter la production d’urine.
Astuces pour la récolte :
Plusieurs plantes peuvent aider à soulager l’effet urticant de l’ortie. C’est le cas de la bardane (Arctium lappa) et de l’impatiente du Cap (Impatiens capensis) qui poussent presque toujours auprès de l’ortie. Il suffit d’en broyer les feuilles et de les frotter à l’endroit touché. On peut aussi utiliser les feuilles de plantain majeur (Plantago major) broyées ou mélangées à la salive. De plus, les propriétés urticantes de l’ortie disparaissent lorsque cuite ou séchée.
Au local de VIA agro-écologie, il y a plusieurs livres qui traitent de l’ortie. Nous vous invitons à venir les consulter au local 0120 du pavillon Paul-Comtois.
- La culture écologique pour petites et grandes surfaces, par Yves Gagnon
- La science agricole : La culture biologique des légumes, par Denis La France
- Ravageurs et maladies au jardin – Les solutions biologiques, par Otto Schmid et Silvia Henggeler
- Et bien d'autres.
Comentarios